Hugo Battoue est le dirigeant de l’agence USTS. Premier du Codeur Rank depuis plusieurs années sur Codeur.com, USTS a remporté en début d’année le Codeur Award de la meilleure agence.
Retour sur plus d’une décennie de parcours entrepreneurial. Hugo Battoue, qui nous fait l’honneur de se prêter au jeu de l’interview, se livre sans filtre sur son parcours personnel et professionnel.
De son premier site en micro-entreprise jusqu’à aujourd’hui, découvrez le parcours d’un entrepreneur passionné.
Codeur.com : Bonjour Hugo, pouvez-vous vous présenter, vous, votre parcours et votre agence ?
Hugo Battoue : Je suis Hugo Battoue, fondateur de l’agence USTS. Je viens d’avoir 37 ans et la marque USTS existe depuis 2012. Mon parcours professionnel à la base : je sors d’études de droit à Paris 2, que je n’ai pas terminées malgré le fait d’y avoir passé 5 ans.
J’ai appris beaucoup de choses, mais pas validé beaucoup de diplômes. En revanche, j’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale. À la fac, j’ai monté un petit journal qui s’appelait La Gazette Universitaire, dans lequel j’ai réussi à vendre quelques publicités pour atteindre l’autofinancement en complément de subventions de l’université. C’est ce qui m’a fait pousser des ailes et donné la folie des grandeurs. Je me suis dit “si ça marche petit, ça peut marcher grand”.
J’ai switché des études non terminées à la création d’une société d’édition dont le but était d’éditer un magazine féminin “luxe” et gratuit : CINQ Magazine, aux côté de mon meilleur ami Quentin J’ai rassemblé une équipe de 15 personnes avec beaucoup de talents et on a réussi à produire un super contenu. En revanche, on n’a réussi à vendre que 3 pubs au lieu des 30 prévues pour s’autofinancer et le constat d’échec au bout de 2 ans de travail acharné, c’était “Pu****, si on s’était lancé sur internet, on aurait pu exister”. On n’aurait pas eu les coûts liés au papier, à l’impression, au transport et au colportage.
De cette révélation, j’ai créé mon premier site internet le jour même. J’ai appris ce qu’était un serveur FTP avec une base de données MySQL et j’ai installé mon premier CMS, à l’époque un Joomla. Tout de suite ça m’a beaucoup intéressé. J’ai voulu rattraper le retard que j’avais pris dans le digital et je me suis mis à faire mes premiers sites internet comme ça.
J’ai dû trouver un job “alimentaire”, et j’ai eu la chance d’avoir été accueilli à bras ouvert chez Ponticelli, une magnifique boîte de maintenance industrielle qu’avait dirigée jadis mon grand-père. J’étais chargé de communication et mes premières missions étaient de piloter des sites internet qui allaient être développés par des agences.
J’ai dit à mon patron Jean-Christophe “Si tu veux économiser le budget de 5.000 € du site vitrine, moi je te le fais en interne”. Il m’a fait confiance et j’ai fait le site d’une première filiale, puis d’une deuxième, etc.
Codeur.com : Toujours sous Joomla ? (rires)
Hugo B. : (rires) C’était toujours du Joomla et en deux ans, j’ai opéré une transition sur WordPress, qui était moins poussé à l’époque qu’aujourd’hui, mais qui marquait déjà des évolutions par rapport à Joomla qui est resté hyper statique et avec une communauté moins importante.
Après ces 2 ans, j’ai compris qu’ils avaient besoin d’un intranet et je leur ai proposé de leur concevoir en me rapprochant du service informatique, ce qui a déclenché des conflits entre les services. On m’a rapidement coupé les ailes et on m’a dit “Ici, c’est une boîte d’ingénieurs, on ne capitalise pas sur la communication, donc si tu veux mieux, je te conseille fortement d’aller ailleurs, car tu ne pourras pas t’épanouir ici”.
J’ai vraiment apprécié la franchise de ce conseil, qui m’a fait économiser du temps. Je suis parti en freelance, à l’époque, je vendais des sites vitrines à 500 € sur LeBonCoin. Je bossais le soir et les weekends et je gagnais bien ma vie. Mon ancienne boîte est devenue mon premier client officiel et est toujours cliente aujourd’hui. Je suis très fier de cette belle histoire.
Codeur.com : Et USTS dans tout ça ?
Hugo B. : En 2012, je suis micro-entrepreneur. Je travaille avec des clients qui ont peu de budget et qui demandent beaucoup (c’est un euphémisme). En plus de la conception des sites, il fallait gérer les aspects humains, administratifs, la gestion et la comptabilité… Sans compter un gros travail commercial pour sans cesse gagner de nouveaux clients.
Je me suis aperçu que c’était assez difficile à gérer tout seul, je bossais très fort, le soir, la semaine, le weekend. J’ai même bossé pendant mon voyage de noces en Polynésie. Je me suis aperçu que j’allais très vite être limité par mes propres capacités techniques, car je ne pouvais répondre moi-même qu’aux demandes de sites vitrine ou aux petits e-commerce. Les projets plus intéressants techniquement, qui nécessitaient du codage spécifique que j’étais incapable de produire, étaient aussi mieux rémunérés.
À partir de là, j’ai recruté Guillaume, qui est mon lead développeur aujourd’hui et qui a fait progresser l’agence techniquement. C’est grâce à lui aujourd’hui que nous proposons du développement sur-mesure, pour des projets spécifiques d’applications ou de logiciels métiers, dans des contextes de recherche ou d’innovation.
Donc je passe de micro-entrepreneur à SAS, véritable société. Je crée un compte sur Codeur.com pour me référencer en tant qu’agence web. On se rend bien compte que les annonces sur LeBonCoin sont très limitées. Le bouche à oreille continue à porter ses fruits, mais ça ne suffit pas. On commence à répondre à des projets sur Codeur.com.
Codeur.com : Un souvenir du tout premier projet remporté sur la plateforme ?
Hugo B. : Oui, c’était un syndicat de coiffeurs en Normandie qui m’a contacté ! C’était un joli budget pour moi à l’époque. Ils m’ont fait confiance, la mission s’est très bien passée. Je leur ai demandé de me laisser une bonne note sur Codeur.com s’ils étaient satisfaits de mon travail. J’ai eu mon premier avis 5 étoiles, avec commentaire encenseur, magnifique ! Ça m’a donné envie de continuer.
J’ai payé ma commission sur la plateforme, qui est facultative, mais je trouve ça “fair-play”. Et ça m’a permis de progresser au classement. Je me suis dit “Wouah, la progression peut être forte, donc je vais continuer à déclarer mes gros projets acquis sur Codeur.com, faire tout pour que ça se passe le mieux possible et demander un bon commentaire à mes clients”.
Codeur.com : La croissance de l’agence a-t-elle été rapide ?
Hugo B. : Le premier bureau d’USTS, c’était chez moi, dans une petite pièce avec un bureau. C’était en 2012, on venait d’acheter notre appartement et ma femme Sarah m’a encouragé. Je recevais les clients avec mon dalmatien Igor. Ensuite, en 2014, j’ai eu un petit bureau de 15 mètres carrés rue du Château Landon dans le 10ème. Là, on était 6, toujours avec le chien (rires). On était un peu serrés quand on recevait les clients, mais on était très heureux de progresser et de gagner en indépendance.
En 2018, j’ai trouvé des locaux fantastiques dans le 13ème qu’on ne veut pas lâcher. On a une superbe vue sur la Seine et on est très heureux là-dedans.
Techniquement, c’est indéniable, on a énormément progressé. D’un point de vue organisationnel également. Aujourd’hui on est tellement bien organisé que l’agence peut presque se passer de moi. J’estime que c’est une réussite. On a toujours une démarche d’amélioration continue pour performer, concept que j’ai appris dans mon premier job chez Ponticelli. Je trouve que c’est indispensable pour rester à la page. De mon côté, je n’ai plus besoin de bosser la nuit ni le week-end et c’est une victoire.
En revanche, au niveau du CA, on progresse, mais je suis conscient qu’il faut changer de business model pour devenir une start-up, voire une scale-up. Aujourd’hui, on est un prestataire de services, on vend essentiellement du one-shot. Les clients, il faut aller les chercher avec les dents dans un milieu ultra concurrentiel, l’acquisition est tendue au quotidien. On ne peut pas exploser au niveau du chiffre d’affaires.
On fait du récurrent essentiellement avec l’hébergement et la maintenance, mais ça ne représente que 20% de notre CA. C’est sympa mais ça ne suffit pas. C’est pourquoi nous opérons depuis cette année 2024 une transition douce pour passer de la prestation de services à la vente de licence de nos propres logiciels de gestion en mode SaaS.
En particulier des CRM dans des secteurs de niche : courtiers en assurance, grandes associations sportives (suite à un succès avec mon club de cœur le SCUF), fédérations d’entreprises par exemple. C’est quelque chose sur lequel on excelle et où on satisfait de nombreux clients. Si on rend heureux un client, on peut sûrement servir tout un secteur d’activité. On préfère vendre annuellement 1.000 € de licences à 100 clients, plutôt que de vendre un contrat one-shot à 100.000 €. Ça apporte plus de sécurité financière pour l’entreprise et c’est la base de sa valorisation.
Codeur.com : Quels sont vos différents leviers d’acquisition pour trouver des clients ?
Hugo B. : Le principal, c’est Codeur.com. Pour nous, c’est une source intarissable de projets. Tous les jours, on a des dizaines de projets, des budgets et parfois des cahiers des charges plus ou moins cadrés.
Le plus important sur Codeur.com, c’est de savoir faire le tri pour trouver les projets qui nous correspondent car il y a tout type de projets. Il est important d’apprendre à bien qualifier les prospects également. Il nous est arrivé de tomber sur des pépites, des gros clients, qui avaient très mal qualifié leur besoin. Mais à force d’échanger et de creuser, on s’aperçoit qu’il y a un vrai projet, un vrai budget et ça crée des histoires fantastiques.
Dans notre process commercial, nous ne fournissons jamais de devis directement. L’objectif est de générer un call, ou encore mieux, un rendez-vous physique. On n’est pas une machine à devis. On crée d’abord un contact humain, une relation de confiance. On qualifie le besoin et là, on fournit un devis détaillé. L’humain avant tout ! Pour tisser des liens, on peut même se déplacer très loin. Je reviens par exemple d’un voyage en Guadeloupe pour rencontrer un de nos plus gros clients du moment.
À côté de ça, on répond à beaucoup de marchés publics. En nombre de clients, je pense que Codeur.com représente 60% de notre portefeuille. En volume d’affaires, plutôt 40%.
Codeur.com : Est-ce que vous avez des anecdotes de projets obtenus sur Codeur.com qui ont laissé une empreinte particulière ?
Hugo B. : Oui, j’ai deux histoires qui sont extrêmement marquantes. La première c’est le projet Studeo, de Sami, qui était très ambitieux. Et en plus du bon déroulé du projet, c’est surtout la relation humaine derrière qui était forte. De prospect, il est passé client. De client, il est passé à “pair entrepreneur” où on avait pour habitude d’échanger sur nos problématiques de chefs d’entreprises, souvent communes. Et puis il est devenu littéralement un ami.
Il a passé commande pour un gros projet sur-mesure en premier lieu. Il a ensuite coworké pendant 2 ans dans nos bureaux, ça a été une super expérience, c’est là où on est devenu potes et aujourd’hui, je peux le dire, c’est un ami pour la vie.
Le deuxième projet a véritablement été incroyable. Jérôme faisait partie des prospects qui sont avares de mots dans l’expression de leur besoin. En gros : “Salut, j’ai besoin d’un jeu vidéo de pompiers”. On discute, ça se passe bien, on comprend mieux son besoin. On voit surtout qu’il est très sérieux, qu’il a un projet costaud, qui est en fait très bien qualifié.
On réalise le projet, qui est un jeu vidéo mobile de gestion de caserne de pompiers en ligne. Une œuvre vraiment de niche, qu’il avait déjà en partie développé lui-même : on s’est rapidement aperçu que ce n’est pas un client comme les autres. On développe son projet, qui était un gros morceau pour nous à l’époque, il faut bien l’avouer. On le publie sur les stores, ça se passe bien. Ça se passe tellement bien et le jeu marche tellement que je lui propose, plutôt que de lui envoyer des grosses factures, de m’associer sur les gains de ses jeux. Ce à quoi il me répond du tac au tac “C’est gentil, mais c’est mon bébé et t’as pas les moyens. En revanche, j’aime bien ton agence et c’est moi qui vais investir chez toi”.
L’association s’est déroulée aussi simplement que ça. Ce que j’ai sincèrement apprécié, c’est que malgré toutes les difficultés que comportent un parcours entrepreneurial, parfois les choses peuvent se dérouler aussi facilement que ça. Ça a été une très belle histoire. Cet apport de capital a même permis de sauver la société, qui était mal en point à ce moment-là à cause de mes premières grosses erreurs de recrutement. J’avais embauché trop de personnes, très juniors qui plus est, et les projets ne décollaient pas à l’époque. On avait perdu notre rentabilité et on a trébuché. Cette relation nous a permis de nous relever aux côtés d’un mentor et de rebondir.
Aujourd’hui, j’ai racheté ses parts, ainsi que celles de mon premier associé, Jean-Paul, qui était le premier à m’avoir fait confiance. Ce sont toujours des amis proches. Si j’entreprends, c’est pour avoir des aventures humaines comme celles-ci.
Codeur.com : Premier au Codeur Rank depuis plusieurs années, est-ce que ça a rapidement été un objectif ? Est-ce que c’est toujours important aujourd’hui ?
Hugo B. : Bien sûr ! Quand on était dans le top 50 on s’est dit “Il faut qu’on soit dans le top 10”. Quand on était dans le top 10 on s’est dit “Il faut qu’on soit dans le top 3”. Puis on a longtemps été deuxième, on s’est dit alors qu’on ne pouvait pas le rester éternellement. Donc on a tout fait pour être premier, en remportant toujours plus de projets, avec toujours plus de clients satisfaits. Et on a réussi.
L’objectif n’était pas de flatter l’égo. Commercialement, ça renvoie une super image. Codeur.com ce n’est pas n’importe quoi : c’est la première plateforme pour trouver des marchés privés dans le digital. C’est vraiment important, on a des prospects qui sont partants pour bosser avec nous parce qu’on est premier, car on gagne directement leur confiance. Cela nous fait gagner des heures de prospection commerciale. Réputation et confiance : c’est ce que la plateforme nous apporte de génial.
Évidemment, ça ne fait pas tout, on continue d’ajouter notre valeur, notamment sur l’accompagnement. Et tout cela a un coût : on n’est pas les moins chers. Pour les prospects qui n’ont pas le budget, on n’hésite pas à les renvoyer vers d’autres freelances ou d’autres agences. On vise la réussite de nos clients et cela n’a pas de prix.
Codeur.com : Est-ce que vous faites appel vous-même à des freelances sur Codeur.com ?
Hugo B. : Oui, pour des langages hyper spécifiques qu’on ne maîtrise pas et qu’on n’a pas velléité à maîtriser, on sous-traite. Le positionnement de l’agence c’est d’exceller dans certains langages et certains frameworks, pas de tous les maîtriser. On préfère être excellents sur Symfony (PHP) et Angular (JS), devenus nos fers de lance back-end et front-end, plutôt que d’être médiocre partout. Peu importe ce qu’on peut dire, ces choix technologiques couvrent l’ensemble des besoins de nos clients et cela crédibilise d’autant plus USTS dans sa démarche.
Quand un client impose son langage ou son framework, on va essayer de lui dire que normalement, on peut tout faire avec ce qu’on maîtrise. S’il ne change pas d’avis, on peut être amené à déposer un projet sur Codeur.com pour trouver un expert dans son langage et sous-traiter la partie exécution de la mission. C’est parfois le cas lors d’une reprise de projet existant.
Codeur.com : Pour en revenir aux Codeur Awards, comment avez-vous appréhendé la nomination de l’agence ?
Hugo B. : Suite au post LinkedIn, j’ai vu que l’agence était nommée dans plusieurs catégories. J’ai trouvé ça super comme communication, à la fois pour Codeur.com et pour les prestataires.
On était présent dans plusieurs catégories et on a remporté le Codeur Award de la meilleure agence, c’est parfait, car c’est ce qu’on visait. USTS “meilleure agence 2024”, ça fait extrêmement plaisir, ça signifie qu’on est devenu le Gordon Ramsay du développement web ! C’est aussi plus juste, car cela valorise le travail de toute l’équipe. Je pense en particulier à mes fantastiques acolytes : Guillaume, Suzanna, Thomas, Anaïs et Nicolas.
Je l’ai partagé aux employés qui étaient hyper contents, car quand on travaille fort, qu’on a la tête dans le guidon, on n’a rarement des compliments et de la reconnaissance de l’extérieur. Quand ça tombe du ciel comme ça, ça nous touche. Ça donne envie de continuer. Ça donne du sens à notre travail tout simplement.
Codeur.com : Pour terminer, que voudriez-vous partager comme conseil aux entrepreneurs qui, comme vous, ont osé se lancer ?
Hugo B. : Privilégier l’humain, surtout quand on bosse dans le digital ! Codeur.com est très pratique, car c’est de la mise en relation de l’offre et de la demande, mais en réalité, cet outil sert à se voir en vrai. Cela favorise la réussite des projets et amène les belles histoires professionnelles. Donc toujours privilégier l’humain. Je ne pense pas pouvoir faire du business durablement sans cela !
Réaliser un projet avec Hugo et l’agence USTS
Si vous avez un projet complexe sur-mesure à réaliser, vous pouvez contacter l’agence USTS sur Codeur.com et échanger avec Hugo Battoue et son équipe pour le réaliser.
Pour cela, il vous suffit de déposer un projet gratuitement sur Codeur.com directement depuis le profil de l’agence.