Bitcoin, Ethereum, Ripple… les monnaies digitales ne cessent de gagner en popularité. Pour répondre à cette tendance, la Banque Centrale Européenne a débuté une consultation publique et des tests en vue du lancement d’un euro numérique. L’objectif ? Permettre aux ménages et entreprises d’effectuer leurs transactions quotidiennes rapidement, facilement, et en toute sécurité.
Partons à la découverte de cette monnaie virtuelle qui vise à stimuler l’innovation et renforcer le rôle international de l’euro !
L’euro numérique, une nouvelle forme d’émission de l’euro
Non, l’euro numérique n’est pas une nouvelle monnaie ! Il s’agit d’une forme électronique de l’euro traditionnel, émise par la Banque Centrale, qui existerait en parallèle des espèces. Cependant, l’objectif à terme, est bien de diminuer drastiquement l’utilisation des billets et pièces.
Son fonctionnement reposerait sur la technologie blockchain réputée infalsifiable, se transmettant sur un réseau informatique, d’un utilisateur à un autre.
À travers cette initiative, la Banque Centrale Européenne souhaite se positionner sur le secteur des paiements dématérialisés, qui ont explosé durant la pandémie. Le but est de prendre dès maintenant ce tournant numérique, afin de ne pas laisser d’autres acteurs (comme Facebook et sa monnaie virtuelle Libra) truster le marché. Surtout que plusieurs pays, dont la Chine et les États-Unis, ont déjà entamé une réflexion sur le lancement de leur propre cryptomonnaie.
Comment l’euro numérique sera-t-il utilisé ?
Contrairement aux cryptomonnaies, de nature spéculative, l’euro numérique se positionnera comme une monnaie d’échange. Elle sera compatible avec les autres formes d’euro, utilisée pour effectuer des achats, envoyer et recevoir de l’argent, le tout en se basant sur une monnaie déjà connue.
Particuliers ou entreprises pourront la stocker dans un porte-monnaie numérique, mais aussi la déposer auprès de la banque centrale.
Pour l’utilisateur, l’euro numérique ne va pas vraiment révolutionner les formes de paiement. Surtout s’il est inscrit dans une banque en ligne et qu’il a l’habitude de payer via des applications, portefeuilles numériques ou cartes virtuelles.
Les Européens pourront donc dépenser leurs euros numériques dans les magasins, via un terminal de paiement, ou en ligne, via des plateformes sécurisées.
L’euro numérique pour des transactions plus rapides et sécurisées
Grâce à la technologie de la blockchain, l’euro numérique devrait accélérer et sécuriser davantage les transactions. Elles pourraient même être instantanées à cause de l’absence de règlements interbancaires.
De plus, la blockchain permet d’intégrer des fonctionnalités comme les « smart contracts ». Il s’agit d’une solution de contrat dont les termes entre l’acheteur et le vendeur sont écrits de manière transparente et sécurisée. Ils automatisent également les paiements et éliminent les risques d’impayés.
L’euro numérique devra aussi permettre de transférer de l’argent à l’international sans frais bancaires.
Euro numérique, des incertitudes sur la stabilité économique et la sécurité
Géré par la BCE, l’euro numérique risque d’encourager les consommateurs à fermer leur compte en banque « classique ». L’essor des banques en ligne a démontré qu’il était possible de se passer des agences physiques et la mise en place d’une telle monnaie pourrait accélérer la croissance des établissements virtuels.
De même, les clients pourraient transformer leur argent dans les banques en euro numérique avec, pour conséquence, la réduction des fonds stockés par ces établissements. Résultat : on risque d’assister à la création d’une instabilité économique.
Les banques privées deviendront alors dépendantes de la Banque Centrale et risquent d’augmenter les taux d’intérêt sur les prêts. Ce qui peut, à terme, bloquer la consommation.
Néanmoins, la BCE ayant conscience de ces enjeux, réfléchit à délimiter l’accès à la monnaie virtuelle, en limitant les sommes déposées et échangées.
Autre préoccupation liée à l’euro numérique : la confidentialité ! En introduisant leurs propres monnaies numériques, les établissements financiers peuvent avoir accès à des informations sensibles sur leurs clients. Sans oublier les cyber-risques que peuvent entraîner les solutions privées de paiement.
D’autres limites non négligeables sont la fracture numérique, les inégalités liées à l’accès à la technologie et aussi l’illettrisme en la matière (baptisé « illectronisme »). Celles-ci peuvent représenter un frein en matière d’accessibilité de l’euro numérique à toute la zone euro.
Même si l’initiative peut susciter de l’enthousiasme, il faudra encore patienter pour voir la mise en circulation de l’euro numérique. Les consultations lancées devront aboutir à une décision vers l’été 2021. Ensuite, il faudra attendre entre 18 mois à 4 ans pour « toucher du doigt » cette monnaie.
Ces consultations devront permettre de trouver des réponses aux inquiétudes et ainsi lancer un euro numérique promoteur d’une économie de marché efficace.
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