Nous n’allons pas ici parler d’argent, mais d’un outil pour vous aider à maîtriser la rapidité des projets sur lesquels vous travaillez : les budgets de performance web.
C’est un cadre qui vous permettra également de mieux communiquer avec vos clients sur les impacts techniques que peuvent avoir certaines de leurs demandes.
Pourquoi les budgets sont nécessaires ?
“Je veux un carrousel pour présenter tous mes produits importants, il y en a 17. Et il faut des images HD.”
“Le site commence à marcher, il faut rajouter un click-to-chat. J’aimerais aussi faire du retargeting”
Derrière ces phrases, on trouve des besoins plus ou moins importants, avec des réponses plus ou mois adaptées.
Ce qui est certain, c’est qu’un projet web, au cours de sa vie, va évoluer.
Ce qui est certain également, c’est que le web grossit. les sites web sont devenus des applications à part entière, très riches. La preuve en est avec ces données issues de l’analyse des 1 000 sites les plus visités au monde :
Le temps, c’est de l’argent
Votre première difficulté sera peut-être de convaincre certains clients de l’importance d’avoir un site rapide. Heureusement, vous trouverez ici une compilation intéressante des impacts du temps de chargement des sites web.
Vous pourrez également leur rapporter ce propos de Larry Page, co-fondateur de Google : “As a product manager you should know that speed is product feature number one.”
(traduction : en tant que responsable produit, tu devrais savoir que la vitesse est la fonctionnalité numéro un du produit)
Mais pourquoi voir la vitesse comme étant la première fonctionnalité ? Tout simplement parce que sans vitesse, on risque de perdre les bénéfices de toute autre fonctionnalité !
Les budgets de performance ne sont rien d’autre qu’un cadre qui va permettre de placer la vitesse au coeur des préoccupations, et d’impliquer vos clients dans un processus d’arbitrage valeur ajoutée vs impact sur la vitesse.
Quelques exemples de budgets, et comment les choisir ?
Voici 3 exemples de budget de performance :
- “Sur mobile, en 3G, les pages doivent s’afficher en moins de 3 secondes”
- “Le serveur web doit répondre en moins de 200ms”
- “La page d’accueil doit faire moins d’1Mo”
Ce sont des objectifs, des contraintes, qui vont accompagner un projet tout au long de son cycle de vie.
Il existe de nombreux indicateurs sur lesquels vous pouvez baser vos budgets.
Que ce soient des mesures de temps (temps de réponse serveur, délai avant début de l’affichage, etc), des indicateurs techniques (poids de la page, nombre de requêtes, poids des images), ou bien des mesures dédiées à l’expérience utilisateur (speedindex, Time To Interact, etc).
Une autre piste intéressante, est d’utiliser les scores fournis par des outils comme Dareboost ou Google Page Speed, qui vont déterminer le degré de respect des bonnes pratiques de performance web.
Idéalement, ces budgets seront définis le plus tôt possible. Les intégrer dans vos cahiers des charges ou réponses aux appels d’offres sera aussi l’occasion de vous démarquer de vos concurrents.
Pour déterminer les seuils de vos budgets, une bonne approche est de regarder la concurrence, en ayant en tête la règle des 20% de Steven Seow : on ne perçoit une différence entre deux durées que si l’écart entre elles est supérieur à 20%.
L’idée serait donc idéalement de faire 20% mieux que les concurrents, pour faire de la vitesse un avantage concurrentiel !
Autre piste : suivre les recommandations de Google, ce qui est probablement un très bon choix (cf notre article sur la performance et le SEO). Le moteur de recherche recommande un temps de réponse serveur inférieur à 200ms et d’afficher la partie visible de la page (sans scroller) en moins d’une seconde.
Que faire lorsqu’un budget n’est pas respecté ?
Tout changement, toute évolution peut avoir un impact technique, et il n’est pas étonnant que vos budgets puissent être mis à mal.
Lorsqu’un budget est enfreint, vous allez devoir vous interroger :
- Avez vous optimisé ce qui peut l’être ?
- Pouvez-vous supprimer un ancien contenu, ou une fonctionnalité ?
Si à ce stade la marge de manoeuvre trouvée ne vous permet toujours pas de respecter le budget, vous allez devoir réimpliquer votre client :
- La valeur apportée est elle suffisante pour justifier ce dépassement du budget ?
Si la réponse est non, la solution est simple : supprimer la fonctionnalité.
Dans le cas contraire, il sera donc nécessaire de faire évoluer les budgets de performance pour qu’ils permettent l’intégration de cette nouvelle fonctionnalité. Il n’est pas question de les abandonner, mais bien de les préparer pour qu’ils fixent le nouveau cadre qui sera par la suite adopté.
Quelle que soit l’issue, le budget de performance aura été efficace : la performance a été prise en compte.
Si vous désirez en savoir plus, consultez cet article dédié aux budgets de performance web et détaillant l’ensemble des points abordés ici.